Dominique Grange


Titre : Le dernier assaut (5’05)
précédé par Adieu Broutille un texte écrit et dit par Jacques Tardi

auteure et compositrice - Dominique Grange

avec Accorzéâm
Michaël Bideault (Accordéon), Franck Chenal (Batterie, percussions), Raphaël Maillet (Violon, mandoline), Jonathan Malnoury (Guitare, hautbois) Nathanael Malnoury (Contrebasse)


Enregistré par Patrick Muller lors du spectacle le Dernier Assaut au Théâtre de la Danse (5 octobre 2016)





Biographie résumée

Dominique Grange, auteure-compositeure-interprète: une trajectoire atypique…

Dominique a commencé à chanter à 11 ans, à Lyon où elle a grandi. Dès son plus jeune âge, elle chante Léo Ferré, Aristide Bruant, Jacques Douai... Montée à Paris après le bac, elle prend des cours d’Art Dramatique, enregistre successivement trois 45 T (Bel Air), chante dans des cabarets rive gauche (le Cheval d’Or, le Port du Salut…), rencontre le chanteur Guy Béart et signe un contrat avec lui chez Temporel…

En mai 1968, elle laisse tout tomber, le théâtre, la chanson, sa maison de disques, les tournées avec Béart, sa "carrière"… et chante la Révolution dans la cour de la Sorbonne et les usines en grève. Elle fait partie du Comité Révolutionnaire d’Agitation Culturelle (CRAC), et sort un premier 45 Tours autogéré (Chacun de vous est concerné, La pègre, Grève illimitée, À bas l’état policier)…

Militante de la Gauche prolétarienne, elle « s’établit » comme ouvrière dans une usine de la banlieue de Nice et écrit alors « Les Nouveaux Partisans » qu’elle enregistre sur un 45 T autogéré. Plus tard, elle revient à Paris et milite dans le quartier de la Goutte d'Or contre le racisme et les conditions de vie des immigrés, aux côtés des premiers Comités Palestine. Elle soutient les luttes des mineurs et rencontre d'anciens résistants, mineurs syndicalistes, qui par leurs récits du travail au fond et de leurs combats, lui inspirent la chanson "Gueule noire". En France, les années 70 sont marquées par une répression violente contre le mouvement révolutionnaire. Dominique subit cette répression comme nombre de ses camarades et après un séjour en prison, en 1971, elle connaîtra une longue période de clandestinité, entre 1972 et 1975.

Pendant toute cette période, ses amis d’Hara Kiri Hebdo lui apporteront un précieux soutien matériel, en particulier  Wolinski, alors rédacteur en chef de Charlie mensuel, qui lui confie des traductions de Bandes Dessinées pour son journal. Elle rencontre alors le dessinateur Tardi qui la pousse à reprendre sa guitare et en 1982, elle enregistre son premier 33 Tours (un Vinyle !) chez Celluloïd (dessin pochette : Tardi !).

Entre 1984 et 1993, Grange et Tardi ont adopté 4 enfants au Chili. Dominique écrira, dans cette période, le tout premier témoignage d’une femme sur son vécu de la procréation médicalement assistée, puis deux ouvrages autobiographiques sur l’adoption internationale.

Un double album sort au printemps 2004 "L’Utopie toujours" (Edito Musiques). La même année, Dominique écrit et enregistre "Droit d’Asile" en soutien aux réfugiés italiens menacés d’extradition. En 2005, elle participe à l’enregistrement d’un CD de chansons de la Commune, "le Cri du Peuple". Elle participe aussi à une compilation de solidarité pour la libération des prisonniers politiques d’Action Directe incarcérés depuis 20 ans. Pour eux, elle écrit "Toujours rebelles, Toujours debout!".

En 2007, sortie d’un CD «1968-2008… N’effacez pas nos traces !» (Juste une Trace), pour l’anniversaire des 40 ans de Mai 68 : les luttes sociales, les minorités opprimées, le racisme, les inégalités, les mouvements de résistance des peuples, l’espoir d’un autre futur. Un petit album sort en 2008 chez Casterman, incluant un CD, sous le même titre "1968-2008…N’effacez pas nos traces!", illustré par Tardi et préfacé par le philosophe Alain Badiou.

Fin 2008, Dominique enregistre «Des lendemains qui saignent» (Juste Une Trace). De nouvelles guerres ne cessent d’ensanglanter notre planète et le rappel des souffrances causées par le "grand abattoir 14-18" est un prétexte pour dire une fois de plus NON À LA GUERRE ! Fin 2009, publication d’un petit album incluant le CD, sous le même titre "Des lendemains qui saignent", illustré par Tardi et préfacé par l’écrivain Lucien Seroux.

En 2010, Dominique entame, avec Tardi, une tournée du spectacle-concert, "Des lendemains qui saignent" (chansons de Dominique, lecture d'extraits de "Putain de Guerre!" par Tardi, projection de dessins de son album). Cette tournée, qui s'accompagne également d'une exposition de dessins originaux de "Putain de Guerre!", les mènera en Cisjordanie occupée, à Ramallah et à Jérusalem Est.

En 2012, à l'occasion des élections présidentielles en France, Dominique Grange écrit une nouvelle chanson : "Dégage!Dégage!Dégage!" qu'elle enregistre sur un CD autogéré et interdit à la vente. La chanson, censurée par les médias, se diffuse sur les réseaux sociaux et enregistre, en quelques jours, plus de 60.000 visiteurs sur YouTube! En 2013, Dominique sort un nouvel album, "Notre longue marche" qui reprend les enregistrements originaux des chansons des années 68-70, numérisées et remasterisées.

En 2015, elle renregistre "Détruisons le mur !" (en diffusion sur Internet/YouTube), en hommage à la mémoire des enfants palestiniens assassinés par l’armée d’occupation israélienne à Gaza, l’été 2014

A l’occasion du Centenaire de la 1ère Guerre Mondiale, Grange et Tardi ont repris, dès 2014, leur tournée du spectacle-concert  "Putain de Guerre !", avec Accordzéâm, un nouveau groupe de 5 musiciens, qui les accompagnent désormais, sur les routes de France et d’Europe!

Octobre 2016 : Sortie de l’Album de Tardi "Le Dernier Assaut", incluant un nouveau CD de Dominique accompagnée par Accordzéâm, avec des textes de l’album et des nouvelles chansons contre la guerre. Nouvelle tournée qui se prolonge en 2017 et s’annonce déjà pour 2018…

Avril 2017 : Contribution solidaire de Dominique Grange et de Tardi au Vinyle réalisé pour les 35 ans de Radio Libertaire, avec la chanson éponyme de l’album "Le Dernier assaut " et la réalisation du dessin original de la pochette du disque!

Dominique Grange n'a pas changé de cap… Elle chante les révoltes d'aujourd'hui, la prison, l'exil, l’exploitation, l'exclusion…

"Les chansons de son album sont autant de petits cailloux rouges et noirs, indiquant les chemins à suivre vers l'utopie toujours…", écrit Daniel Pinós, retraçant son parcours dans Le Monde Libertaire, en 2008.


Pour en savoir plus :

- Interview de Dominique Grange dans "La Canaille, Histoire sociale de la chanson française", de Larry Portis, éditions CNT (Paris, 2004).

- Biographie de D.Grange sous la plume de François Bellart dans le n°47 de la revue Vinyle (2005).

- Interview et portrait de D.grange par Raoul Bellaïche dans le magazine "Je chante", n°3, "Spécial Mai 68" (2ème et 3ème trimestres 2008).